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Team building cinéma, jouer pour se mesurer aux autres et coopérer

Les Ateliers du Court Métrage proposent des team building sur le thème du cinéma : en quoi le 7ème art peut-il être un vecteur de cohésion ?

Le cinéma : une activité d’entreprise source de motivation

Nombre de team building proposent des challenges compétitifs légers qui entraînent les participants vers le jeu, le défi, le surpassement, en utilisant l’esprit de compétition pour favoriser la cohésion d’équipe. Les team building cinéma vont plutôt chercher la coopération tout en permettant aux uns de se mesurer aux autres dans un esprit créatif et co-constructif, ludique et pédagogique.

Défi & coopération

Jouer permet de se mesurer aux autres, favorise le renforcement positif et stimule la motivation. Se mesurer aux autres implique la notion du regard : regard sur soi, regard sur l’autre, comparaison. Attention, cela ne signifie pas mesurer les autres, mais plutôt risquer le regard dans un environnement créatif, accueillant et ludique, axée justement sur le regard. Les règles sont écrites, la cadre défini,  c’est l’occasion de se risquer à se mettre en jeu, de se donner le droit à l’erreur, car faire un film commence par une tentative. Le processus créatif permet de délocaliser et relativiser le principe même de l’erreur, on peut même explorer l’art du ratage !

Puis vient le temps de la réalisation du court-métrage et de la confrontation entre les idées papiers et la mise en pratique, la capacité des uns à jouer, la capacité des autres à créer des images, chacun.e se surprend à son endroit. Jouer permet aussi de s’évaluer dans ses propres spécificités. Chaque personne peut se positionner à sa mesure : un tout petit rôle à l’échelle du film peut être énorme à l’échelle du groupe, par exemple quand un collaborateur timide dépasse sa peur et offre sa présence au film, c’est une victoire pour le groupe !

Essayer, jouer, & réussir !

L’écriture du scénario est une première étape qui annonce la couleur : si les règles dramaturgiques sont précises, elles agissent aussi comme des contraintes libératoires et permettent les échanges d’idées. On a le droit d’être à côté de la plaque, il n’y pas d’enjeu majeur, une idée en amène une autre jusqu’à retenir celle qui convient. C’est l’occasion, comme un échauffement, de tester les limites et comprendre le cadre qui permettra ensuite de jouer et réaliser un court-métrage.

Quand les imperfections deviennent utiles

En narration, on a besoin des imperfections. Sans quoi les personnages sont creux, inconsistants et le récit ennuyeux. Le conflit est nécessaire à la construction d’une scène. C’est l’occasion d’aller chercher, tout en pudeur, les différentes cultures et traits de personnalités qui constituent le groupe pour nourrir le scénario. L’occasion aussi de se rendre compte que ce que l’on pensait être un attrait (ou un défaut) insignifiant s’avère être enrichissant en écriture !

Pour finir, les actions sont valorisées par la dimension esthétique spécifique aux Ateliers du court-métrage. Il s’agit d’une exigence aux conséquences positives, car même quand les participants peuvent avoir l’impression d’avoir « raté » une prise, et c’est bien normale, c’est une première, le traitement esthétique qui s’ensuit valorisera quoi qu’il advienne les efforts fournis, les tentatives, l’essai du groupe et le sens du film.

A quoi ça mène ? En quoi c’est positif ?

>> On se mesure aux autres parce qu’on vit avec les autres. La comparaison nous permet de nous positionner, sur des opinions, des valeurs, mais aussi sur des modes de vie, des compétences. Une comparaison bien utilisée permet de s’améliorer, voire de développer la coopération entre individus dès lors que l’on comprend la complémentarité des points forts. Se mesurer aux autres a donc des vertus positives dans une logique de construction si tant est que la comparaison n’entame pas l’estime de soi.

Quels sont les dérives et effets négatifs ?

>> Mal menée, une situation de mise en concurrence peut créer un malaise et avoir pour effet de dévaluer les participants lors d’une activité. La compétitivité a ses limites, particulièrement lorsqu’il s’agit de cohésion d’équipe : mise sous pression pour atteindre l’objectif, l’équipe peut imploser ou créer des disparités défavorables à l’esprit d’équipe, par exemple quand une personne prend le lead sans concertation, sortant des règles du jeu et s’imposant au reste de l’équipe.

Comment éviter les dérives ?

>> Grâce à des challenges bienveillants sur terrain neutre avec des activités qui garantissent à tous de réussir. Le cinéma au résultat esthétique valorise toutes les tentatives, les essais, même les ratages, permet de se mesurer aux autres par le biais d’un travail créatif en co-construction, une idée en arène une autre et chacun enrichit l’expérience de sa propre individualité évaluant aussi ses points forts et ses points au coeur même de la création collective.

En quoi cela génère un renforcement positif favorable à la motivation ? Individuelle ou collective ?

>> Quand je mesure ma capacité à donner des idées retenues pour écrire l’histoire, quand je réalise que mon collègue timide prend le risque de passer devant la caméra pour un mini rôle, je mesure le risque qu’il prend et sa capacité à se dépasser lui-même et suis stimulé pour me dépasser sur la question qui me concerne, par exemple donner des directives en tant que réalisateur alors que j’ai pour habitude de me ranger derrière les décisions des autres.

Existe-t-il des compétitions bienveillantes ? Comment être sûr qu’on ne va pas toucher une corde sensible ? Dévaluer ses collaborateurs ?

>> La force du cinéma en teambuilding réside dans le respect des compétences de chacun.e. chaque personne pourra se surpasser à l’endroit qui lui convient tant les rôles et les fonctions sont variées lors de la réalisation d’un court-métrage. Les ateliers sont accessibles à tous et nous sommes vigilants au maintien de la bienveillance entre tous pour le bon déroulement des événements.

En quoi est-ce différent du quotidien de l’entreprise ?

>> Se mesurer aux autres sur un terrain neutre, dans une activité nouvelle pour tous permet aux participant.e.s d’être sur un pied d’égalité et d’aller chercher de nouvelles ressources pour briller aux yeux des autres et de soi même. Chacun.e trouve paillettes à sa convenance sans mettre en jeu la quotidienneté de la vie de l’entreprise. L’effet de surprise (quand on se surprend à réaliser quelque chose d’inattendu) valorise l’action accomplie et génère des énergies positives liée à la satisfaction et à la fierté.

Se mesurer aux autres dans un atelier cinéma se fait dans la coopération : co-écrire, se donner la réplique, et il n’est pas question de mesurer les autres autrement que positivement ! Tout se passe dans les encouragements. Sans compter la valeur esthétique du court-métrage finalisé qui ne fait que renforcer la valeur de l’effort fourni et apprécier les ratages quand il y en a. Car après tout, pour faire un film, il faut d’abord essayer, rater, recommencer (on refait la prise ?), tenter, risquer le jeu, et surtout coopérer, quelque soit la tentative.

Comme disait Beckett « Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better. »

Et la plus belle chute du cinéma burlesque est attribuée à ….