Désormais, le Connecteur vous propose des tribunes, des points de vue sur les tendances et l’actualité de la communication événementielle. Nous avons l’heureux plaisir de publier la première tribune, écrite par Guillaume Mikowski , CEO chez Brainsonic. Il nous fait part de son avis sur le Métaverse.
Pas besoin d’être un fan de tennis pour mesurer l’exploit réalisé le week-end dernier par Rafael Nadal. À titre personnel, sa 21ème victoire en Grand Chelem ne fait qu’alimenter le fantasme de pouvoir me glisser un jour dans sa peau sous la forme d’un avatar et de rejouer cette finale de l’Open d’Australie pour mieux ressentir l’extase de sa victoire. Un fantasme que les métaverses pourrait certainement m’aider à assouvir… mais malheureusement pas de sitôt.
Pourquoi je vous parle balle jaune et projection futuriste ? Tout simplement parce que je vois dans la performance de l‘Espagnol un mimétisme avec celle réalisée par les agences événementielles en 2021. Nadal doit son salut à un changement tactique qui a fini par dérouter son adversaire et relancer la machine. Or, qu’a fait le secteur de l’event alors qu’il était au bord de la rupture si ce n’est se réinventer grâce aux digital ? En misant sur une offre hybride, les agences ont su s’adapter pour, finalement, élargir la palette de leurs outils et agrandir leur terrain de jeu. La convergence entre réel et virtuel guide aujourd’hui le marché et la bonne nouvelle est que les marques ont assimilé cette évolution. Les briefs qui nous sont soumis sont plus aboutis, et la qualité d’expérience que rend possible la communication live décuple leur envie d’événements.
En cela, l’écho dont bénéficient actuellement les métaverses tombe à pic. Il offre aux agences event l’opportunité de conforter l’idée qu’elles sont les mieux placées pour accompagner les annonceurs à communiquer en direct et en live avec leurs audiences. La nature de l’émotion recherchée, son intensité, ses expériences et ses partages, seront plus que jamais les éléments distinctifs de chaque événement.
En B2B, les métaverses sont déjà une réalité. Certes nous ne sommes pas forcément dans des mondes qui imposent le port du casque de réalité virtuelle, mais les possibilités sont énormes, aussi importantes que dans le monde réel.
Chez Brainsonic, nous l’avons par exemple déployé cette année pour plusieurs clients de l’agence et notamment notre client ARC, le spécialiste des arts de la table, en créant un véritable showroom immersif dans lequel les visiteurs découvrent les gammes de produits des différentes marques du groupe. Démonstrations produits, séminaires, rendez-vous live avec le commmercial, soirée speed dating, interconnexion avec la CRM de l’entreprise, rendez-vous fournisseurs, etc… les possibilités de ce nouveau genre de « business place » sont infinies. Et ne croyez surtout pas qu’il s’agisse d’un simple gadget. Depuis son lancement en avril 2021, la plateforme a d’ores et déjà généré un chiffre d’affaires de 7 M€ pour déjà plus de 1 000 participants.
Et que dire du sujet dans l’univers BtoC ?! La publicité n’est pas nouvelle dans ces univers pour toucher les jeunes. Les métaverses « gaming » sont déjà envahis par les annonceurs sur des projets événementiels, à l’instar de Chipotle et Samsung sur Roblox par exemple. Mais sans qu’une agence event soit derrière le dispositif. Or si c’était le cas, il ne fait aucun doute que les expériences vécues par les utilisateurs auraient une toute autre saveur. Le savoir-faire et le goût du spectaculaire des professionnels de l’event sont les clés qui doivent leur ouvrir les portes des metavers à mesure qu’ils prendront forme. À condition toutefois de de ne pas tergiverser. Bloomberg chiffre ce marché à 800 milliards de dollars en 2024. Une telle opportunité de renflouer le secteur et de marquer notre territoire ne se représentera pas tous les quatre matins.
