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LaTribune | Le bonheur au travail, par Événement d’elles

 

Producteurs du Printemps de l’Optimisme créé par Thierry Saussez, nous sommes, comme plusieurs de nos confrères, sollicités pour concevoir des événements, souvent internes, autour du bonheur au travail.

Doit-on parler d’une nouvelle pratique managériale, d’un buzz médiatique ou plus simplement d’une mode pour dirigeant en mal d’inspiration et lecteur de journaux de développement personnel ?

La question du bien-être au travail occupe une place de plus en plus importante dans le débat public. Le sujet paraît être devenu central pour de nombreux DRH et pourtant une étude menée par l’Institut Think pour la Fabrique Spinoza, en mai dernier, démontre que le mal-être au travail  reste une réalité pour beaucoup de Français.

  •  Une note moyenne déclarée de satisfaction professionnelle de 5,3 sur 10.
  • Un clivage marqué entre des actifs très satisfaits (23%) et très insatisfaits (18%) de leur situation professionnelle. Ces chiffres font écho à la fracture de « deux France » : la thématique du bonheur au travail, aux yeux des plus démunis, apparaît alors comme une utopie, voire une provocation.
  • Un ressenti négatif conséquent : 1 salarié sur deux (51%) ressent du stress ou de la fatigue au travail et un quart s’ennuie au travail (26% – bore out). Ils ne trouvent pas de sens (44% – brown out) ou se sentent en situation de surmenage (24% – burn out). »

Nous en sommes aux prémisses d’une volonté de changement, d’autant  plus nécessaire qu’il faut séduire la nouvelle génération : celle-ci cherche, au-delà d’un salaire et d’un titre, à donner du sens à son travail, dans un sentiment de confiance et de bien-être. Ces millennials préfèrent démissionner plutôt que rester à un poste qu’ils jugent inintéressant ou de subir la contrainte d’une hiérarchie autoritaire quand ils l’attendraient inspirante. Les Chief happiness officer apparaissent, les lieux de travail se transforment, l’entreprise libérée fait l’objet de toutes les attentions… La question du bonheur – ou du bien-être – fait son apparition dans les études universitaires et les ouvrages de management. Et la communication interne comme la publicité s’en emparent.

Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à participer au Palmarès de Great Place to Work® : “les entreprises françaises n’ont plus rien à envier aux stars de la Silicon Valley”, répète à l’envi Patrick Dumoulin, Directeur de l’Institut Great Place to Work® France, qui se dit fier de la domination des groupes hexagonaux dans le palmarès 2017. “Il y a 15 ans, nous avions essentiellement des filiales de groupes américains dans notre classement. Aujourd’hui, nous avons de grands managers en France qui ont placé l’humain au coeur de leur stratégie”. De fait, pour la 3e année consécutive, la plus haute marche du podium des différentes catégories (moins de 500 salariés, plus de 500 salariés, plus de 5.000 salariés) est occupée par une entreprise hexagonale : Décathlon

Cette tendance se traduit également dans notre métier : animations bien-être, semaine du bonheur au travail, séminaires dédiés en sont autant de symptômes.

Quelle conclusion tirer de nos quelques années de pratique ?

L’évènementiel ne peut être faire office de pansement sur une ambiance dégradée s’il est perçu comme en décalage avec la réalité quotidienne des salariés. C’est à nous, les agences, de prendre une dimension de conseil pour notre client : oui, le bonheur au travail est un sujet d’importance qui peut et doit se traduire dans des manifestations. Mais la thématique doit être traitée de façon globale : il ne suffit pas de faire des offsites, animations, ateliers et conférences, aussi innovants et réussis soient-ils – et l’imagination peut merveilleusement se déployer sur ces sujets. Si la prise en compte de cette dimension ne correspond pas à une réalité quotidienne de la vie de l’entreprise, l’effet sera contre-productif. Si l’événement est la traduction de la mutation de l’entreprise, il devient alors démultiplicateur de bien-être, de cohésion et d’implication.

Événement d’elles