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Energie et événementiel : en route vers la sobriété ?


À l’heure où le prix de l’énergie s’envole et où les défis liés au réchauffement sont dans toutes les têtes et au cœur de l’actualité, comment réagit le secteur de l’événementiel ? 

“Chaque geste compte”, voici le slogan du plan de sobriété énergétique qu’a dévoilé le 6 octobre 2022 la Première Ministre Elisabeth Borne. L’objectif : réduire de 10% la consommation d’énergie du pays sur les deux prochaines années.

Les particuliers, les collectivités locales mais aussi les entreprises sont incités, entre autres, à baisser la température de leur chauffage. Entre les problématiques environnementales et d’indépendance énergétique, il est temps d’agir. Le milieu de l’événementiel comme l’ensemble des acteurs privés se sont adaptés et ont mis en place des mesures concrètes.

Ces efforts ne datent pas d’hier comme le rappelle en préambule le Plan de sobriété énergétique de l’événementiel professionnel de l’Union Française des Métiers de l’Événement (Unimev) publié en octobre 2022, puisque “la filière a déjà engagé depuis plusieurs années près de 390 millions d’euros pour plus de sobriété énergétique.” C’est pour aller plus loin que ce guide élaboré par les grandes fédérations de l’événementiel a vu le jour.

Gestionnaires de sites ou organisateurs d’événements, tout le secteur est concerné

Quentin Balblanc, responsable développement durable au sein d’Unimev, revient sur l’élaboration de ce plan. “On a identifié quels étaient les postes les plus énergivores de la filière. Si on ne parle que d’électricité et de gaz, il s’agit des bâtiments car dans l’événementiel il y a de très grands volumes à chauffer ou climatiser notamment.” Pour réduire de plus de 60% la consommation énergétique de l’événementiel, il est donc urgent de miser sur la sobriété dans les bâtiments.

Ce plan qui s’adresse à la fois aux gestionnaires de sites et aux organisateurs d’événements listent des mesures pour le court et moyen terme. Parmi celles destinées aux gestionnaires, on trouve la baisse de 10% de la température moyenne ou l’extinction de tous les éclairages des stands dès la fermeture des événements. Du côté des organisateurs, le plan recommande de déclencher le chauffage ou la climatisation “avant l’arrivée du public pour donner une sensation à l’arrivée, et baisser progressivement pendant la durée de l’événement.”

La sobriété ne va pas tuer la magie de l’événementiel

Christophe Pinguet, co-fondateur de Shortcut Events a mis cette sobriété énergétique au cœur de l’organisation de ses événements. “Lors de la fashion week en septembre 2022, à l’occasion d’un événement avec Lancôme et la ville de Paris, nous avons décidé de réduire l’intensité lumineuse de l’événement que nous organisions au Petit Palais. Au total, nous avons économisé plus de 70% d’énergie”, rappelle-t-il. Le défi était de taille : comment faire aussi bien avec moins d’énergie ? En travaillant le design lumineux avec les directeurs photo et les prestataires, le pari a été, assure-t-il, réussi, avec un impact neutre sur la direction artistique.

Ce professionnel de l’événementiel en est persuadé : la sobriété ne va pas tuer la magie de l’événementiel, bien au contraire. “Il faut retrouver une forme de sincérité et surtout de la raison. Pourquoi aller s’enfermer dans une structure montée de toute pièce lors d’un événement en pleine montagne ou en plein désert quand on peut se retrouver dans un décor naturel authentique et immersif ?”, s’exclame-t-il. Ce dernier insiste : plutôt que de distribuer des bons ou des mauvais points, il est important de s’intéresser au fonctionnement de sa propre agence. “Une agence est un lieu potentiellement énergivore avec ses lumières et son chauffage ou sa clim, ses milliers d’emails, ses serveurs. Commençons par essayer d’être une agence propre en mesurant nos propres empreintes carbones pour en réduire l’impact”, souligne celui dont l’agence vient d’être certifiée ISO 20121.

Quentin Balblanc l’assure, l’Unimev n’a pas reçu de retours négatif après la publication du fameux Plan. “Cela a été pris comme un guide et non une contrainte, qui a poussé certains à analyser plus finement leur consommation électrique et à se demander comment aller plus loin”, précise-t-il. Alors que la facture de certains professionnels de l’événementiel a triplé voire quadruplé, ce guide permet “de traquer le gaspillage inutile”, ajoute le responsable développement durable. La première étape à franchir sur le chemin d’un événementiel durable !